Pol Grégoire ?

Pol Grégoire a développé un réel outil de communication avec le cheval - un langage tactile doux - un système clair de questions - réponses / demandes - réponses. Je demande au cheval - il me répond, le cheval me dit quelque chose - je l'entends, je l'écoute - je réponds.

Pourquoi la Voie du Cheval est-elle importante?

Parce qu’elle répond à la demande croissante de gens qui cherchent plus, ou autre chose, que des prouesses sportives dans leur relation avec le cheval. Ces prouesses ne sont pas incompatibles avec une relation complice bien au contraire, mais elles sont le plus souvent la cause de l’utilisation de force et de cœrcition afin d’obtenir des résultats rapides, « comme il faut » ou « comme tout le monde ». Cette incompréhension fondamentale de la nature réelle du cheval est la plus grande cause de l’échec relationnel de la plupart des équitations modernes et anciennes. Les chevaux y réagissent extrêmement mal car c’est à l’encontre de leur nature profonde. Les sociétés équines sont basées sur la coopération et non sur la dominance ou la hiérarchie. Ces êtres répondent positivement au confort, à l’intérêt d’apprendre, aux jeux win-win, au plaisir de plaire et surtout au besoin d'une sécurité basée sur la coopération. Il s’agit là des « moteurs » qui les motivent de manière durable et saine pour leur mental et leur physique. La longévité de ces individus, leur santé, leur « rendement », et leur capacité à nous éveiller dépendent entièrement de ces "motivateurs" à bien faire.

Par ailleurs, à l’opposé de la force ou de la cœrcition nous trouvons la mollesse ou le laxisme plus ou moins opportuniste… Ces attitudes prennent le contre-pied de la brutalité, mais n’offrent pas non plus de solution. Le cheval n’y trouve pas plus d’équilibre car elles ne répondent pas plus au modèle naturel.
La Voie du Cheval se veut être une voie du milieu, une voie de sagesse qui se tient à bonne distance des extrémismes habituels. Cette voie est issue d’une synthèse féconde des enseignements classiques et modernes et offre de réelles solutions dans les domaines de l’équitation et de la gestion des chevaux au quotidien. De plus, elle répond à l’attente informulée du plus grand nombre ; vivre la relation équestre dans la complicité et l’harmonie.

La légèreté

Le texte qui suit est extrait de "Mains sans jambes... Dressage du cheval de selle" Etienne Beudant ed. J-M Place.
C'est en pratiquant aveuglément ce que j'ai trouvé dans ce texte que j'ai enfin découvert comment établir une communication précise et puissante avec les chevaux tout en respectant leur intégrité physique et morale. Il est évident que les temps ont changé et que ce que nous attendons des chevaux aujourd'hui n'est pas ce qu'en attendait Beudant ni son époque. Je n'ai par ailleurs pas la prétention de faire ce qu'il faisait, une vie de recherche n’y suffirait probablement pas. Simplement, les directives puisées dans ce texte m'ont permis de sentir le cheval autrement. La dimension "légèreté" s'est ajoutée en apportant avec elle ce que j'avais toujours souhaité, la communication authentique. Celle-ci diffère vraiment de l'habituation ou de la coercition car elle suppose un dialogue allant dans les deux sens et non pas simplement des réflexes conditionnés. La communication suppose l'intelligence, la participation. Elle nous permet de sortir de la relation "maître esclave" et d'entrer dans la collaboration, le partnership.
Ce texte est seulement une porte d'entrée, c'est après que tout commence mais sur des bases complètement différentes de celles qui sont établies par la plupart des maîtres classiques et modernes ou en tout cas par ce qu'en comprennent la majorité de leurs élèves.

"On entend par ces mots "légèreté" la qualité du cheval qui obéit aux aides sans peser à la main, sans que celle-ci éprouve la sensation d'un poids plus ou moins difficile à déplacer ou d'une force qui résiste à son action.
  • La légèreté se reconnaît donc à l'abscense de résistances aux effets du mors de bride ou du mors de filet ; la simple demi-tension d'une ou des deux rênes doit provoquer la mobilité moelleuse de la mâchoire inférieure sans que la tête bouge, sans que l'ouverture de la bouche soit sensiblement apparente et la langue de l'animal doit alors faire sauter l'un des mors sur l'autre, ce qui produit par moments un bruit argentin ; ajoutons que cette mobilité moelleuse doit persister un cetain temps et non cesser brusquement.
  • La légèreté est pour le cavalier l'indice révélateur et infaillible de l'équilibre de son cheval tant qu'elle persiste sans altération.
  • La légèreté doit s'obtenir par la demi-tension des rênes agissant graduellement et lentement ; si le cavalier obtient ainsi la légèreté, mais la légèreté telle qu'elle vient d'être définie, il doit s'empresser de rendre ; l'animal est en équilibre, il est prêt à recevoir l'action et la position pour tout mouvement qui pourra lui être demandé. Si on ne peut l'obtenir même en augmentant la tension des rênes, on rompt les résistances de poids par le demi-arrêt, et les résistances de force (contractions de la mâchoire) par la vibration."