La légèreté

Le texte qui suit est extrait de "Mains sans jambes... Dressage du cheval de selle" Etienne Beudant ed. J-M Place.
C'est en pratiquant aveuglément ce que j'ai trouvé dans ce texte que j'ai enfin découvert comment établir une communication précise et puissante avec les chevaux tout en respectant leur intégrité physique et morale. Il est évident que les temps ont changé et que ce que nous attendons des chevaux aujourd'hui n'est pas ce qu'en attendait Beudant ni son époque. Je n'ai par ailleurs pas la prétention de faire ce qu'il faisait, une vie de recherche n’y suffirait probablement pas. Simplement, les directives puisées dans ce texte m'ont permis de sentir le cheval autrement. La dimension "légèreté" s'est ajoutée en apportant avec elle ce que j'avais toujours souhaité, la communication authentique. Celle-ci diffère vraiment de l'habituation ou de la coercition car elle suppose un dialogue allant dans les deux sens et non pas simplement des réflexes conditionnés. La communication suppose l'intelligence, la participation. Elle nous permet de sortir de la relation "maître esclave" et d'entrer dans la collaboration, le partnership.
Ce texte est seulement une porte d'entrée, c'est après que tout commence mais sur des bases complètement différentes de celles qui sont établies par la plupart des maîtres classiques et modernes ou en tout cas par ce qu'en comprennent la majorité de leurs élèves.

"On entend par ces mots "légèreté" la qualité du cheval qui obéit aux aides sans peser à la main, sans que celle-ci éprouve la sensation d'un poids plus ou moins difficile à déplacer ou d'une force qui résiste à son action.
  • La légèreté se reconnaît donc à l'abscense de résistances aux effets du mors de bride ou du mors de filet ; la simple demi-tension d'une ou des deux rênes doit provoquer la mobilité moelleuse de la mâchoire inférieure sans que la tête bouge, sans que l'ouverture de la bouche soit sensiblement apparente et la langue de l'animal doit alors faire sauter l'un des mors sur l'autre, ce qui produit par moments un bruit argentin ; ajoutons que cette mobilité moelleuse doit persister un cetain temps et non cesser brusquement.
  • La légèreté est pour le cavalier l'indice révélateur et infaillible de l'équilibre de son cheval tant qu'elle persiste sans altération.
  • La légèreté doit s'obtenir par la demi-tension des rênes agissant graduellement et lentement ; si le cavalier obtient ainsi la légèreté, mais la légèreté telle qu'elle vient d'être définie, il doit s'empresser de rendre ; l'animal est en équilibre, il est prêt à recevoir l'action et la position pour tout mouvement qui pourra lui être demandé. Si on ne peut l'obtenir même en augmentant la tension des rênes, on rompt les résistances de poids par le demi-arrêt, et les résistances de force (contractions de la mâchoire) par la vibration."